Comprendre le clicker training

Comprendre le clicker training.

 

 

Basé sur le plaisir et le jeu, le clicker training est une méthode d’éducation positive utilisé par certains des plus grands cavaliers mondiaux dans les différents disciplines équestres.

 

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Tout d’abord un peu d’histoire…

 

Le conditionnement classique a été mis en évidence vers 1903 par Ivan Pavlov. A chaque fois qu’il servait de la nourriture à un chien, il sonnait une cloche. Puis un jour, Pavlov sonna la cloche mais ne servit pas la nourriture. Le chien saliva quand même.

 

Le conditionnement opérant est le concept initié par Edward Thorndike et développé par Skinner au début du XXe siècle. L’idée étant que l’animal apprend grâce aux conséquences de ses choix. Si son comportement lui apporte quelque chose, l’animal aura envie de le répéter. Mais si sa conduite ne déclenche aucune réponse, à l’inverse celui-ci ne le reproduira pas.

 

Pendant la seconde guerre mondiale, on développa ces idées avec une méthode efficace et rapide qu’on appellera clicker training ; d’abord pour apprendre aux pigeons à retrouver les avions perdu en mer et ensuite sur des dauphins pour placer des bombes sous les navires en pleine mer.

Il est évident que ces animaux ne peuvent pas être attachés. On ne peut pas les sanctionner et ils ne comprennent pas la punition verbale. Il a donc fallu trouver une nouvelle manière pour communiquer avec eux. La solution a été d’associer un coup de sifflet à une récompense.

 

Si vous donnez du poisson à un dauphin, il va tourner autour de vous pour avoir encore du poisson. Si vous donnez un coup de sifflet et ensuite vous donnez du poisson, le dauphin apprendra que c’est seulement quand il entend le coup de sifflet que vous allez lui donner du poisson (conditionnement classique). Si vous donnez un coup de sifflet uniquement quand le dauphin saute, il va comprendre qu'il doit sauter pour avoir du poisson (conditionnement opérant).

 

A la fin de la guerre on appliqua cette méthode avec succès aux spectacles marins, mais ce n’est que vers les années 80 qu’on l’utilise pour les chiens et les chevaux et plus récemment encore pour les soins aux animaux des zoos.

 

Mais en quoi consiste cette méthode et comment la mettre en pratique ?

 

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Le « clicker » est un petit boîtier qui émet un son quand on appuie dessus. Il sert à indiquer très précisément au cheval le moment où il a le bon comportement. La récompense, nourriture, caresse etc. vient après le « click ».

Le « click » n’est pas un ordre. C’est, pour le cheval, un signal lui indiquant qu’il a eu le bon comportement. En récompensant les bons comportements on incite le cheval à les reproduire et on les répète pour les renforcer.

 

L’avantage du « clicker » est qu’il produit un son neutre, contrairement à la voix qui transmet des émotions que le cheval détectera inévitablement.

 

Le renforcement positif primaire.

 

Les besoins fondamentaux à la survie sont ; respirer, boire, manger…

Par conséquent un renforcement par un besoin vital sera beaucoup plus puissant qu’une autre récompense.

Donc donner à manger est plus puissant qu’une caresse.

 

On doit d’abord apprendre au cheval à associer le « click » a une récompense. Dans un premier temps, le « click » est toujours suivi d’une récompense, en général de la nourriture. Plus le cheval avance dans son entraînement, moins on a besoin de le récompenser.

 

Toutefois la méthode est beaucoup plus complexe qu'une simple quête de nourriture. Elle engage le système de recherche et de jeu du cheval à un niveau intense. (emotions de Panksepp). Le cheval qui préfère quitter librement son seau de nourriture pour venir interagir avec vous, son propriétaire, ne pense pas qu'à la nourriture. Sinon il ne viendrait pas mais resterait a manger dans son seau.

 

Par la suite on apprend à son cheval à résoudre maints problèmes. Comme avec cette méthode le cheval est acteur de son éducation, il propose différents comportements qui vont déclencher ou non le « click » et une récompense. C’est de cette façon qu’il apprend.

 

 

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Le plus important - prendre en compte les émotions du cheval…

 

Des études scientifiques très récentes ont confirmés que les circuits émotionnels du cerveau du cheval lui permettent d’éprouver les mêmes émotions que nous.

On ne doit pas oublier de prendre cela en considération.

Quand un cheval apprend un exercice, les émotions qu’il ressent pendant cet apprentissage vont s’attacher à ce comportement. Par exemple, même une légère sensation de peur ressenti pendant l’apprentissage d’un exercice s’attachera à cet exercice.

 

Avec l’apprentissage classique où le cheval doit se dégager d’un stimulus négative (pression de la jambe par ex.) le cheval cherche à sortir d’une situation et peut ressentir des émotions de peur ou de frustration.

Quand nous enseignons avec les méthodes positives le cheval cherche à obtenir une récompense. Ses émotions sont donc bien différentes. Il aura des sensations de plaisir et de jeu.

 

Chez le cheval, nous devons toujours vérifier que nous stimulons les circuits émotionnels du cerveau liés à l’affection et au jeu. C’est une différence majeure dans la façon d’apprendre par rapport à l’apprentissage classique ou éthologique et c’est ce qui donne toute sa valeur à la méthode.

 

 

FIN

 

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